L'organisation palestinienne de défense des droits de l'Homme « al-Haq’ (Le Droit) a lancé, dimanche, un appel à la Communauté internationale pour réclamer la protection de son personnel, au terme d’une décision israélienne portant sa fermeture et de menaces proférées à l'encontre de son Directeur, au cas où elle poursuivrait son action.
C'est ce qui ressort d'un communiqué rendu public, dimanche, par l'organisation « al-Haq », et dont l'Agence Anadolu a eu copie.
« Nous réclamons de la Communauté internationale, de manière urgente et nécessaire, la prise de mesures immédiates et effectives pour protéger l'organisation al-Haq et son Directeur général, Shawan Jabbarin, ainsi que l'ensemble de son personnel », lit-on dans le communiqué.
L'Organisation a demandé, également, « la protection de l'ensemble des Organisations de la Société civile palestinienne et de leur personnel, qui font face, en ce moment, à un véritable danger existentiel ».
Le communiqué ajoute que « le Directeur général de l'organisation a reçu des menaces au cours d’un appel téléphonique, ce dimanche à 9h30 (Heure de la Palestine) de la part d'une personne qui s'est présentée comme étant le commandant Fahd du Shabak (Service de sécurité intérieure israélien) ».
« Jabbarin a été convoqué pour interrogatoire à la base militaire d’Ofer dans l'ouest de la ville de Ramallah, mais il a refusé d'interagir avec cet appel », relève le texte.
« L’interlocuteur du Shabak a indiqué que les autorités israéliennes et l'armée israélienne avaient considéré l'organisation al-Haq comme étant une organisation illégale et terroriste, décrété sa fermeture et qu'elles ne permettront pas à l'organisation de rouvrir ses portes et de reprendre son action », a poursuivi la même source.
Le communiqué a souligné que Jabbarin a « rejeté les accusations qui lui ont été portées ainsi qu'à l'organisation, en vertu desquelles il a des liens avec le Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP) ».
« Il a essuyé des menaces comme quoi il paierait personnellement le prix, s'agissant de l'interpellation, de l'emprisonnement, de l'interrogatoire et de sanctions punitives, au cas où l'organisation poursuivrait son action », précise le texte.
Les autorités israéliennes n'ont pas émis de commentaires au sujet de ces déclarations jusqu'à présent (14h50 GMT).
Jeudi, l'armée israélienne avait fermé sept Organisations de la société civile palestinienne après la prise d'assaut de leurs sièges dans la ville de Ramallah.
Il s'agit de l'organisation « al-Dhamir (Conscience) pour la protection du prisonnier et des droits de l'Homme », « La Loi pour les droits de l'homme : Al-Haq », Le Centre « Bissan » pour les Recherches et le Développement, l'Organisation des Comités de la Femme, l'Organisation des Comités de travail dans le secteur de la Santé », L'Union du Comité du travail agricole », et du « Mouvement mondial pour la Défense des enfants - Section Palestine ».
Le 19 octobre 2021, les autorités israéliennes avaient décidé la fermeture de six de ces organisations, les classant comme « organisations terroristes », avant de les refermer à nouveau en y ajoutant une septième organisation, en l'occurrence « Les Comités de travail dans le secteur de la santé ».
A cette époque, des pays européens ont suspendu leur action avec les six organisations concernées par la décision de fermeture mais ont repris le 11 juillet dernier leur collaboration, pour motif de manque de preuves fournies par le Parquet israélien.