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Les pluies font des ravages dans la bande de Gaza

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VILLE DE GAZA: Les premières averses hivernales se sont abattues sur la bande de Gaza. De nombreuses rues ont été inondées, ce qui a interrompu la circulation des véhicules et des personnes.

Les nombreuses vidéos et photos partagées sur les médias sociaux montrent le camp de réfugiés d'Al-Shati, à l'ouest de la ville de Gaza, envahi par les eaux. On peut également voir les voitures entièrement submergées par l'eau.

L'incapacité des autorités locales à gérer les effets des averses a suscité une vague de colère auprès des citoyens.

«Regardez ce que nous endurons avec les premières averses qui tombent sur Gaza!», s'est exclamé un enseignant d'une école affiliée à l'Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) dans une vidéo diffusée sur les médias sociaux. Ce document montrait la cour de l'école inondée et les élèves qui, enfermés dans les salles de classe, regardent par les fenêtres.

Cela fait des années que la bande de Gaza pâtit de la dégradation de ses infrastructures. Les autorités attribuent cette situation aux sièges et aux bombardements israéliens qui se sont succédé au cours des périodes d'escalade, mais aussi au manque de financement.

Depuis la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, au milieu de l’année 2007, Israël impose un blocus économique sévère sur cette zone, ce qui affecte tous les aspects de la vie quotidienne. Depuis, l’enclave a subi quatre guerres ainsi qu'une série d'escalades.

Le maire de la ville de Gaza, Yahya al-Sarraj, s'est exprimé en ces termes: «Gaza souffre d'une infrastructure désuète et délabrée. Le siège imposé à Gaza et les guerres qui la secouent exacerbent les conséquences et les répercussions des intempéries. Nous nous efforçons de réparer ce qui peut l’être avec les moyens limités dont nous disposons.»

De son côté, Marwan al-Ghoul, membre du conseil municipal de la ville de Gaza, a présenté sa démission sur Facebook après les événements qui ont accompagné les épisodes de pluie.

Les Palestiniens ont dénoncé la manière dont la municipalité gère les infrastructures et ils ont exprimé leur mécontentement face aux effets disproportionnés de cette légère tempête.

Bakr Abou Ryala (44 ans) a dû retirer l'eau de pluie de sa maison inondée située dans le camp de réfugiés d'Al-Shati. «Nous vivons chaque année le même scénario, et chaque année la municipalité nous promet de remédier à cette situation. Ils s'en moquent tous», confie-t-il à Arab News.

«La pluie est tombée pendant environ une heure et l'eau a submergé notre maison alors que nous nous trouvions à l'intérieur. Que se passera-t-il donc pendant les prochaines périodes de pluie?», ajoute-t-il.

De son côté, le porte-parole de la défense civile de Gaza, Ahmed Al-Naqah, déclare: «Nos équipes travaillent à pomper l'eau de plusieurs maisons et bâtiments répartis dans différentes zones. Nous intervenons notamment dans le camp de réfugiés d'Al-Shati.»

Hiba Mahmoud (35 ans) raconte quant à lui à Arab News: «L'hiver était ma saison préférée. Je me souviens du temps où ma famille se réunissait à l'intérieur, partageait les repas et s'amusait. Ces moments sont désormais révolus. Nous nous efforçons aujourd'hui de revêtir la maison de plastique tout en maudissant l'hiver et la pluie.»

Si la municipalité attribue le problème à un manque de ressources, les habitants de Gaza restent sceptiques quant à ce raisonnement qui se cache derrière leurs souffrances.

Mazen Al-Najjar, maire de la ville de Jabalia, affirme à la radio Al-Aqsa que «les équipes de la municipalité s'efforcent de résoudre les problèmes qui ont surgi en raison des précipitations afin d’éviter qu'ils ne se reproduisent dans les jours à venir».

La bande de Gaza pâtit également de la pénurie de courant électrique. 40% seulement de l'énergie nécessaire est fournie à la population pendant la journée. En effet, faute de carburant, la centrale électrique de la ville ne fonctionne pas à pleine capacité.

«Chaque année, à l'arrivée de l'hiver, on assiste à une série de problèmes au niveau des infrastructures, notamment des coupures de courant massives et des inondations dues aux pluies. L'électricité nous parvient actuellement seulement six heures par jour», explique à Arab News Jamel Daban (29 ans), qui se trouvait à l'extérieur de son épicerie, située dans la ville de Gaza.

ARABNWES


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